Palais de Justice (Palais Verdun)

Un portique néoclassique posé sur la Place de Verdun : l’ancien Palais de Justice d’Aix, dit « Palais Verdun », reste un repère civique et architectural majeur du centre ancien.

Palais de Justice d’Aix-en-Provence (Palais Verdun) – façade néoclassique sur la place de Verdun
Le Palais de Justice historique d’Aix (Palais Verdun), façade néoclassique tournée vers la Place de Verdun.

Présentation et repères

En bordure immédiate de la Place de Verdun, au débouché naturel des Prêcheurs et à deux pas du Cours Mirabeau, le Palais de Justice (Palais Verdun) aligne sa façade à colonnes sur un parvis où se mêlent passages quotidiens, haltes de marché et points de rendez-vous. La composition est lisible à distance : large perron, rampes symétriques, statues de Portalis et Siméon encadrant l’ascension, puis l’entablement qui tend la façade comme un rideau de pierre. À mesure que l’on approche, la rigueur néoclassique se nuance de détails : ferronneries, moulures, marques du temps sur la pierre calcaire, et ce léger jeu d’ombres qui rythme les colonnes au fil de la journée. Le lieu fonctionne comme une scène civique, au calme relatif par rapport aux axes commerçants voisins : on s’y oriente facilement, on y fait une pause, on contemple la silhouette des statues avant de repartir vers Albertas, Hôtel de Ville ou les Cardeurs.

À l’intérieur, la distribution historique a évolué mais conserve des traces spectaculaires, notamment la grande verrière XIXe qui couvre la cour et diffuse une lumière zénithale très photographique. L’ensemble rappelle la vocation judiciaire d’Aix — capitale d’appel — tout en s’inscrivant dans un parcours urbain dense : le palais n’est pas isolé, il connecte les places et dessine un tempo de visite entre marché, patrimoine et cafés. Qu’on arrive le matin pour l’ambiance de la place, à l’heure bleue pour les contrastes, ou après la pluie pour capter les reflets sur les dalles, on retrouve ici un condensé de la ville : monumental mais accessible, solennel sans emphase, profondément aixois.

Histoire et identité

Le programme naît à la fin du XVIIIe siècle : en 1787, la Ville confie à Claude-Nicolas Ledoux la reconstruction du quartier et l’édification d’un palais destiné à la justice, sur l’emprise de l’ancien Palais comtal. La Révolution interrompt le chantier dès 1790. Le dossier ne reprend qu’au XIXe siècle : en 1822, Michel-Robert Penchaud relance puis adapte le projet dans un esprit résolument néoclassique. Le palais est achevé en 1831 et la Cour s’y installe le 13 novembre 1832. Sur le parvis, les grandes effigies de Portalis et Siméon (œuvres de Joseph-Marius Ramus) seront érigées au XIXe siècle, donnant au perron sa silhouette définitive et rappelant l’empreinte aixoise sur l’histoire du droit français. L’intérieur évolue également : la cour est couverte d’une verrière en 1864, puis une horloge est ajoutée en façade au cours du XIXe siècle. Les façades et la salle des pas-perdus sont inscrites Monument historique (1979). Aujourd’hui encore, l’ensemble — associé au Palais Monclar voisin — incarne le rang judiciaire d’Aix à l’échelle régionale.

Cette chronologie explique l’identité du lieu : un palais de justice pensé comme architecture publique exemplaire — symétrie, ordres, monumentalité mesurée — mais aussi comme pièce maîtresse d’un quartier recomposé. Le plan clair, la monumentalité du perron et la présence des statues racontent une ville où l’espace urbain rend visible l’institution. Ce dialogue entre cité et justice demeure perceptible aujourd’hui, lorsque le va-et-vient des marchés et des passants croise la solennité du fronton et la verticalité des colonnes.

Architecture et détails à observer

  • Portique à colonnes et rampes symétriques encadrant le perron.
  • Statues de Portalis & Siméon (XIXe) au pied de l’escalier.
  • Entablement, frise et horloge ajoutée au XIXe.
  • Verrière (1864) éclairant la cour intérieure.
  • Patine de la pierre, moulures, ferronneries et jeux d’ombre en fin de journée.

Conseils de visite

Matin pour l’ambiance de la place (marchés à proximité), fin d’après-midi pour les contre-jours sur les colonnes et les statues. Heure bleue : très beaux contrastes sur le portique. Après la pluie, reflets sur les dalles et la pierre claire.

Conseils photo

  • Plan serré : chapiteaux, frise, horloge.
  • Statuaire : cadrages latéraux sur Portalis et Siméon.
  • Heure dorée : volumes des colonnes et texture de la pierre.
  • Verrière : géométrie et lumière zénithale.
  • Après la pluie : reflets sur la Place de Verdun.

Quand y aller

PériodeIntérêt
MatinAmbiance urbaine, marchés voisins, lumière douce.
Fin d’après-midiContre-jours graphiques sur colonnes et statuaire.
Heure bleueFaçade très photogénique, silhouettes sur le parvis.
Après la pluieReflets sur la pierre et les dalles de la place.

Accès et déplacements

En hypercentre, accès à pied. Bus : secteurs Rotonde / Prêcheurs selon lignes. Parkings proches : Rotonde, Mignet, Cardeurs. La marche reste la meilleure approche pour en profiter.

À voir à proximité

FAQ

Qui sont les statues au pied du perron ?
Jean-Étienne-Marie Portalis et Joseph-Jérôme Siméon, figures majeures du droit (XIXe), sculptées par Joseph-Marius Ramus.
Le Palais se visite-t-il librement ?
Pas en continu ; l’accès intérieur est lié à l’activité judiciaire et à des ouvertures ponctuelles (journées patrimoniales, événements).
Quelle différence entre Palais Verdun et Palais Monclar ?
Le Palais Verdun est l’ancien palais de la Place de Verdun ; le Palais Monclar, ancienne prison voisine, est devenu un autre site de la Cour d’appel.

Rédaction Aix.fr — dernière mise à jour / relecture & vérification 27 octobre 2025
Photographies : © N. Belotti / BE FINE ARTIGN BD ORTHO® — Tous droits réservés